Nous arrivons à Kyoto tôt le matin.
Nous nous rendons directement chez notre couchsurfer. Shoji n'est pas
là mais nous le savions déjà. En effet, ce n'est pas vraiment chez
lui. Il s'agit d'une maison qui lui appartient mais dans laquelle il
n'habite pas, aussi la met-il à disposition pour ses Couchsurfers.
Et ça se voit! Les murs sont couverts, du sol au plafond, de
messages de remerciement et autres dessins laissés par nos
prédécesseurs. Ça nous fait de la lecture jusque dans les
toilettes ! Shoji estime avoir accueilli plus de 1000 personnes
en 4 ans.
Mais Kyoto recèle de bien plus de
choses qu'un couchsurfer hors-normes. Des temples. Voila ce qu'il y a
à voir à Kyoto, des temples et des temples et des temples. João se
régale. Nous restons 2 semaines dans l'ancienne capitale nippone et
je dois avouer que, même si c'est joli, des temples tous les jours,
c'est redondant. Mais comment ne pas s'époustoufler devant Inari ou
le pavillon doré.
Vous avez sûrement vu une photo de ces
allées de 'Shrines', ces sanctuaires en forme de porte rouge dédiés
a la déesse Inari mises à la suite les uns des autres sur des
kilomètres. On en compte plus de 10 000.
Le pavillon doré est en fait un temple
dont le pavillon est couvert d'or pur! Nous le visitons au coucher du
soleil. Les derniers rayons venant se refléter sur le pavillon
donnent un air magique à ce lieu.
En revanche, je suis restée de marbre
devant le jardin de pierres alors que João s'en est émerveillé
pour la journée. Je ne vois pas l'intérêt de ces cailloux ratissés
sur lesquels on a posé de plus gros cailloux. João tente de
m'expliquer qu'ils sont disposés de manière harmonieuse pour
correspondre à l'esprit Zen. J'ai visiblement encore beaucoup à
apprendre quant à l'harmonie...
Moi, ce que j'ai préféré à Kyoto
c'est me promener dans le marché aux poissons. D'ailleurs on y
trouve toute sorte de choses, pas que du poisson. Il s'agit d'une
longue rue étroite remplie de stands où les senteurs se mêlent (je
n'oserais pas dire harmonieusement mais ça sentait très bon!) Moi
qui adore tout toucher et tout goûter j'en ai eu pour mon compte! Le
poisson frais en brochette, les petites douceurs à la pâte de riz
ou autres friandises dont nous serions bien incapables de dire la
composition...
Après une semaine dans la maison
Couchsurfing de Shoji, nous ne voulons pas nous imposer plus
longtemps et nous rendons chez un nouvel hôte. Yu vit dans un ancien
atelier de teinturerie reconverti en maison japonaise. Elle est toute
en bois mais la particularité la plus importante réside dans le
fait qu'il n'y ait pas de salle de bain, pas d'eau chaude et que les
toilettes soient à l'exterieur. Notre hôte nous explique que pour
se doucher, il se rend au onsen 2 ou 3 fois par semaine. Les onsens
sont des bains publics dont les japonais raffolent. Il y en a de tous
les genres. Celui de Yu est un petit onsen de quartier composés de 2
pièces (hommes et femmes pour préserver la pudeur face à la nudité
obligatoire) avec un bassin central d'eau chaude dans chacune et
entouré de robinets a 30cm du sol pour une toilette accroupie.
J'avais déjà testé un Onsen avec
Kazumi à Hakone dans les environs de Tokyo. Et c'était la grande
classe. Là, on était au milieu des montagnes dans un grand bassin
extérieur. Le contraste entre le froid extérieur et la température
de l'eau rendait l'expérience encore meilleure.
Petit hic. Dans ce genre d'endroits, on
refuse l'accès aux animaux, aux femmes enceintes (l'eau étant trop
chaude pour le fœtus) et aux tatoués.
Non non, je ne suis pas enceinte, le
problème vient du fait que j'ai 3 tatouages. Cette pratique a
toujours très mauvaise réputation au Japon car, là-bas, ce sont
les yakusas (la mafia japonaise) qui sont tatoués. Cependant en me
faisant discrète et sachant que je suis occidentale, ça n'a pas eu
l'air de gêner tant que ça.
Après les temples de
Kyoto, nous arrivons dans la tristement célèbre ville de Hiroshima.
Évidemment nous sommes allés visiter le Mémorial de la Paix. Ce
musée reprend tous les événements qui ont précédé et suivi le
terrible matin du 6 aout 1945 pour bien nous faire comprendre le
contexte. Ensuite, ça devient tout de suite plus éprouvant. On
débouche sur la salle d'exposition des effets personnels des
victimes. L'audioguide se charge de nous en raconter l'histoire :
« Voici le pull que portait le petit Seiji et qui a permis à
ses parents de l'identifier après l'explosion » «Ce sont ici
les outils de Mr Tanaka qui était en route pour son atelier au
moment de la déflagration »... Tous ces items sont déchirés,
fondus, tachés de sang,... J'ai du mal à ne pas m'émouvoir devant
ces traces de l'Horreur.
Viennent ensuite les
vidéos des survivants. Ils racontent ce qu'ils faisaient, ce qu'ils
ont pensé, comment ils ont survécu... Ce n'est pas beaucoup plus
facile à entendre.
Mais la pièce suivante
nous rappelle pourquoi l'endroit s'appelle Mémorial de la Paix. Nous
y trouvons des lettres, beaucoup de lettres. Tous les maires
successifs de Hiroshima depuis le terrible matin ont écrit une
lettre aux représentants de chaque pays qui ont officiellement la
Bombe. Le maire appelle à l'abandon des essais nucléaires et au
désarmement. Une lettre est envoyée à chaque essai et pour
l'anniversaire de l'explosion à Hiroshima.
Et ça fait un paquet de
lettres !
Le jour suivant, nous
décidons de nous changer les idées en nous rendant à Miyajima.
Cette petite île est connue pour son temple (encore un!) flottant
(ça change). Nous avons la surprise dès que nous débarquons de
trouver des daims partout en liberté. Il est formellement interdit
de les nourrir ou s'en approcher. Mais dès qu'ils entendent un bruit
de plastique froissé, ce sont eux qui nous prennent d'assaut à la
recherche d'une friandise.
Nous passons l'après-midi
sur l'île, au calme, malgré le flot de touristes.
Nous quittons ensuite
Miyajima pour retrouver Hiroshima et ses rues animées le soir. Je
tiens tout de même à spécifier que, malgré son histoire, cette
ville est très agréable et encore une fois, on y mange très bien.
Ils ont une manière de faire des okonomiyaki à base de nouilles
qui, je l'admet, nous a ravit les papilles.
Pour finir notre mois au
Japon, nous séjournons quelques jours à Fukuoka. En comparaison
avec les villes précédentes, cette ville portuaire n'offre pas
grand chose de nouveau. Nous saisissons cependant l'occasion de
manger une dernière fois des sushis (qu'est que je parle de bouffe
dans ce post!) au pays du soleil levant.
Enfin nous prenons le
bateau express pour rejoindre la Corée du Sud en seulement 3
heures...
Enfin des nouvelles !! Gros bisous
RépondreSupprimerAurélie P.