samedi 20 avril 2013

Le Japon (2e et dernier post)

Nous arrivons à Kyoto tôt le matin. Nous nous rendons directement chez notre couchsurfer. Shoji n'est pas là mais nous le savions déjà. En effet, ce n'est pas vraiment chez lui. Il s'agit d'une maison qui lui appartient mais dans laquelle il n'habite pas, aussi la met-il à disposition pour ses Couchsurfers. Et ça se voit! Les murs sont couverts, du sol au plafond, de messages de remerciement et autres dessins laissés par nos prédécesseurs. Ça nous fait de la lecture jusque dans les toilettes ! Shoji estime avoir accueilli plus de 1000 personnes en 4 ans.

Mais Kyoto recèle de bien plus de choses qu'un couchsurfer hors-normes. Des temples. Voila ce qu'il y a à voir à Kyoto, des temples et des temples et des temples. João se régale. Nous restons 2 semaines dans l'ancienne capitale nippone et je dois avouer que, même si c'est joli, des temples tous les jours, c'est redondant. Mais comment ne pas s'époustoufler devant Inari ou le pavillon doré.
Vous avez sûrement vu une photo de ces allées de 'Shrines', ces sanctuaires en forme de porte rouge dédiés a la déesse Inari mises à la suite les uns des autres sur des kilomètres. On en compte plus de 10 000.
Le pavillon doré est en fait un temple dont le pavillon est couvert d'or pur! Nous le visitons au coucher du soleil. Les derniers rayons venant se refléter sur le pavillon donnent un air magique à ce lieu.

En revanche, je suis restée de marbre devant le jardin de pierres alors que João s'en est émerveillé pour la journée. Je ne vois pas l'intérêt de ces cailloux ratissés sur lesquels on a posé de plus gros cailloux. João tente de m'expliquer qu'ils sont disposés de manière harmonieuse pour correspondre à l'esprit Zen. J'ai visiblement encore beaucoup à apprendre quant à l'harmonie...

Moi, ce que j'ai préféré à Kyoto c'est me promener dans le marché aux poissons. D'ailleurs on y trouve toute sorte de choses, pas que du poisson. Il s'agit d'une longue rue étroite remplie de stands où les senteurs se mêlent (je n'oserais pas dire harmonieusement mais ça sentait très bon!) Moi qui adore tout toucher et tout goûter j'en ai eu pour mon compte! Le poisson frais en brochette, les petites douceurs à la pâte de riz ou autres friandises dont nous serions bien incapables de dire la composition...

Après une semaine dans la maison Couchsurfing de Shoji, nous ne voulons pas nous imposer plus longtemps et nous rendons chez un nouvel hôte. Yu vit dans un ancien atelier de teinturerie reconverti en maison japonaise. Elle est toute en bois mais la particularité la plus importante réside dans le fait qu'il n'y ait pas de salle de bain, pas d'eau chaude et que les toilettes soient à l'exterieur. Notre hôte nous explique que pour se doucher, il se rend au onsen 2 ou 3 fois par semaine. Les onsens sont des bains publics dont les japonais raffolent. Il y en a de tous les genres. Celui de Yu est un petit onsen de quartier composés de 2 pièces (hommes et femmes pour préserver la pudeur face à la nudité obligatoire) avec un bassin central d'eau chaude dans chacune et entouré de robinets a 30cm du sol pour une toilette accroupie.
J'avais déjà testé un Onsen avec Kazumi à Hakone dans les environs de Tokyo. Et c'était la grande classe. Là, on était au milieu des montagnes dans un grand bassin extérieur. Le contraste entre le froid extérieur et la température de l'eau rendait l'expérience encore meilleure.
Petit hic. Dans ce genre d'endroits, on refuse l'accès aux animaux, aux femmes enceintes (l'eau étant trop chaude pour le fœtus) et aux tatoués.
Non non, je ne suis pas enceinte, le problème vient du fait que j'ai 3 tatouages. Cette pratique a toujours très mauvaise réputation au Japon car, là-bas, ce sont les yakusas (la mafia japonaise) qui sont tatoués. Cependant en me faisant discrète et sachant que je suis occidentale, ça n'a pas eu l'air de gêner tant que ça.


Après les temples de Kyoto, nous arrivons dans la tristement célèbre ville de Hiroshima. Évidemment nous sommes allés visiter le Mémorial de la Paix. Ce musée reprend tous les événements qui ont précédé et suivi le terrible matin du 6 aout 1945 pour bien nous faire comprendre le contexte. Ensuite, ça devient tout de suite plus éprouvant. On débouche sur la salle d'exposition des effets personnels des victimes. L'audioguide se charge de nous en raconter l'histoire : « Voici le pull que portait le petit Seiji et qui a permis à ses parents de l'identifier après l'explosion » «Ce sont ici les outils de Mr Tanaka qui était en route pour son atelier au moment de la déflagration »... Tous ces items sont déchirés, fondus, tachés de sang,... J'ai du mal à ne pas m'émouvoir devant ces traces de l'Horreur.
Viennent ensuite les vidéos des survivants. Ils racontent ce qu'ils faisaient, ce qu'ils ont pensé, comment ils ont survécu... Ce n'est pas beaucoup plus facile à entendre.

Mais la pièce suivante nous rappelle pourquoi l'endroit s'appelle Mémorial de la Paix. Nous y trouvons des lettres, beaucoup de lettres. Tous les maires successifs de Hiroshima depuis le terrible matin ont écrit une lettre aux représentants de chaque pays qui ont officiellement la Bombe. Le maire appelle à l'abandon des essais nucléaires et au désarmement. Une lettre est envoyée à chaque essai et pour l'anniversaire de l'explosion à Hiroshima.
Et ça fait un paquet de lettres !

Le jour suivant, nous décidons de nous changer les idées en nous rendant à Miyajima. Cette petite île est connue pour son temple (encore un!) flottant (ça change). Nous avons la surprise dès que nous débarquons de trouver des daims partout en liberté. Il est formellement interdit de les nourrir ou s'en approcher. Mais dès qu'ils entendent un bruit de plastique froissé, ce sont eux qui nous prennent d'assaut à la recherche d'une friandise.
Nous passons l'après-midi sur l'île, au calme, malgré le flot de touristes.

Nous quittons ensuite Miyajima pour retrouver Hiroshima et ses rues animées le soir. Je tiens tout de même à spécifier que, malgré son histoire, cette ville est très agréable et encore une fois, on y mange très bien. Ils ont une manière de faire des okonomiyaki à base de nouilles qui, je l'admet, nous a ravit les papilles.

Pour finir notre mois au Japon, nous séjournons quelques jours à Fukuoka. En comparaison avec les villes précédentes, cette ville portuaire n'offre pas grand chose de nouveau. Nous saisissons cependant l'occasion de manger une dernière fois des sushis (qu'est que je parle de bouffe dans ce post!) au pays du soleil levant.

Enfin nous prenons le bateau express pour rejoindre la Corée du Sud en seulement 3 heures...