Capitale : Tokyo
Monnaie : Yen
Taux de change :
1euro = 112 yens
Fuseau horaire : UTC
+09:00 (8h d'avance sur la France)
Le 28 septembre, après
45h de bateau, je débarque à Sakaiminato. Je me heurte alors à la
rigidité de la douane. On me demande où je compte me rendre, je
réponds donc sur le formulaire que ma première destination est Osaka
sans plus de détails. Mais au guichet, le monsieur a l'air mécontent
de ma réponse. Il dit des choses avec des gestes, et ça doit
probablement être des questions mais je ne comprends pas un mot de
japonais ! Heureusement, une interprète vient m'expliquer que
je dois être plus précise dans ma réponse et donner l'adresse de
mon hôtel. Aïe ! Pour le premier soir, je n'ai rien prévu
mais le jour suivant je dois me rendre chez un couchsurfer.
J'explique donc que je compte me trouver un hôtel une fois sur
place. Ce n'est encore une fois pas la bonne réponse. On me dirige
alors vers le bureau de l'immigration pour un interrogatoire qui
durera une heure. On m'interroge sur tout : mes intentions quant
au Japon, pourquoi le Japon avant la Corée vu que le bateau y
passait avant, quelle est ma profession, qui est ce João que je dois
retrouver à Osaka, etc…
Je bredouille des
réponses. Je m'imagine le pire. Que faire si on ne me laisse pas
entrer en territoire japonais ? Je n'ai plus de visa valide pour
la Russie, je ne peux pas y retourner !
Cependant, au bout d'une
heure de palabres, de fouilles, d'explications et de démonstrations,
j'ai le droit d'être une touriste au Japon ! Joie et
soulagement !
Je saute alors dans un
bus pour la gare. Et, une demi-heure plus tard, je suis à bord du
Shinkansen ! Le fameux train japonais est impressionnant par sa
rapidité, j'ai à peine le temps de voir le paysage. Une fois à
Osaka, je me trouve un hôtel des plus miteux avant de me lancer dans
les rues de la ville.
Et je n'ai pas assez
d'yeux pour tout voir ! Enfin me voilà VRAIMENT dépaysée !
Tout est différent et m’interpelle. Je passe ainsi 4 jours à
vagabonder dans les rues, principalement dans la très longue rue
piétonne, Shinsaibashi.
Cependant, le 3e jour,
une pluie fine s'abat sur la ville, elle devient vite battante puis
finalement j'expérimente mon premier typhon ! Toutefois, il
s'agit d'un petit alors je me contente de me pelotonner dans mon sac
de couchage en attendant que ça passe.
Et, enfin, il est temps
d'aller cueillir João à l'aéroport. Il vient de parcourir 10 000km
pour me retrouver. Nous sommes tout contents et nos sourires sont
indécrochables. Les jours suivants, je lui fais visiter ce que j'ai
vu et goûter ce qu'on m'a recommandé.
Bien sûr, nous mangeons
des sushis mais pas que ça ! On découvre les okonomiyaki qui
deviendront bien vite un plat quotidien. Il s'agit d'une sorte
d'omelette au chou et au bacon et au poisson et aux champignons... en
fait on y met un peu ce qu'on veut puisque le nom signifie « tout
ce que vous aimez » (= okonomi) et « grillé » (=
yaki) mais on retrouve quand même toujours une bonne couche de
mayonnaise dessus. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les
japonais mettent de la mayonnaise dans la plupart de leurs plats. Et
pourtant tout est délicieux !
Je suis partie au Japon
avec des attentes plutôt neutres. Et soudain, il y a Tokyo.
Capitale de 43 millions
(!) d'habitants. On a toujours l'impression que, dans de telles
mégalopoles, le pauvre voyageur va se faire bouffer. Mais Tokyo est
fluide et bienveillante. Ici, pas le temps de sortir une carte pour
se repérer que déjà vient quelqu'un pour nous demander si nous
avons besoin d'aide. Même aux heures de pointes et même dans le
quartier des affaires.
Cependant, je vous
détrompe tout de suite, les japonais ne parlent en général pas
anglais. Ça ne les empêche pourtant pas de venir à la rencontre
des étrangers dans le but de les aider. C'est ainsi qu'une fois, un
petit vieux édenté nous a indiqué le chemin vers le bon bus.
Il nous a été très
difficile de trouver un hôte à Tokyo. Nous avons envoyé plus de 60
demandes de couchsurfing alors qu'en général une douzaine suffit.
Mais à la dernière minute Kazumi et Shoot nous ont invités chez
eux. Nous les considérons désormais comme des amis et certainement
comme la meilleure expérience en couchsurfing que nous aillons eue.
Nous devions rester un week-end chez eux, mais le courant est
tellement bien passé que nous avons squatté 12 jours !
Et c'est à peine assez
pour voir la ville. Tokyo offre une très grande diversité dans ses
quartiers. Cependant c'est à Akihabara que nous avons testé la plus
étrange de nos expériences. Je parle ici du Maid coffee. Il est
très compliqué de décrire ce concept sans y donner une dimension
perverse alors que l'ambiance y est plutôt enfantine.
Un maid coffee est un
café où les (jeunes) serveuses sont déguisées en bonne. Elles
vous servent comme si elles étaient vos employées de maison. Par
exemple, elles ne disent pas « bonjour » ou « bienvenue »
quand vous entrez mais « bon retour à la maison ». Elles
vous font alors asseoir et s'occupent de vous. Première étape elles
vous passent une serviette chaude sur les mains, puis vient le moment
du café où elle remue le sucre pour vous. Ensuite, on vous présente
un catalogue rempli de profils où vous pouvez choisir « votre »
maid pour la modique somme de 15€ supplémentaires... Si vous ne
vous attardez pas sur cette option n'importe quelle maid viendra vous
proposer de jouer avec elle. En l'occurrence nous avons joué à un
jeu de société de type Docteur Maboule.
En ce qui me concerne,
j'ai trouvé ça plutôt marrant mais un peu triste aussi. C'est
clairement un concept créé pour les gens seuls. Nous avons vu
plusieurs personnes (aussi bien homme que femme) venir raconter leur
vie à ces jeunes filles. Il était facile de constater qu'ils
étaient des clients réguliers.
Je vous parle de tout ça
comme si j'avais tout compris mais je dois quand-même spécifier que
Kazumi était là pour nous faire la traduction car bien sûr tout
était uniquement en japonais. Elle m'a d'ailleurs fait la surprise
de se débrouiller pour qu'elle et moi essayons un costume de bonne.
Moi qui ai une parfaite horreur de me déguiser, je me suis retrouvée
debout en Maid au milieu du petit café. Ça a bien fait rire João !
À Tokyo, nous avons
vraiment eu de la chance avec nos hôtes, Kazumi est une cuisinière
hors-pair. Elle nous a préparé de bons petits plats tout
spécialement pour qu'on découvre la cuisine japonaise. On s'est
régalé avec un hot pot (sorte de fondue bourguignonne aux légumes)
et même un barbecue près d'une rivière. C'était super de se faire
nos propres pizzas au grill. Et on a aussi découvert le potiron au
barbecue ! Un délice !
En parlant de potiron,
j'ai trouvé mon parfum de glace Haagen-Dazs préféré. Mais
malheureusement, il n'existe qu'au Japon.
Il est évident que nous
avons gouté au saké, froid comme chaud. Mais je dois avoué que je
préfère un autre alcool japonais, le Umeshu, de l'alcool de prune.
Nous avons passé
beaucoup de temps à parcourir les rues de Tokyo juste pour nous
imprégner de l'ambiance du Japon. Bien sûr nous nous sommes rendus à
Asakusa, le quartier des temples et de la tour de Tokyo. Mais nous
avons aussi vagabondé dans Shinjuku et dégusté de délicieux
yakitori (brochettes japonaises).
À Shibuya, après la
visite de l'immense parc, nous avons faim. Nous nous trouvons alors
confronté à un nouveau challenge. Hormis le fait que les menus
soient toujours en japonais et qu'il faille nous contenter des images
pour commander, nous voici surpris de découvrir la machine à passer
commande. À l'entrée des restaurants, pas de serveurs pour vous
installer à table et vous aider à choisir mais un appareil vous
proposant de composer votre menu. À la fin de cette tâche difficile
(je rappelle que tout est en japonais), un ticket est édité. Il
nous faut alors nous rendre vers la cuisine pour le donner avant de
nous installer à table. Ça nous a pris un bon quart d'heure pour
comprendre tout ça, la première fois, et ça a du les amuser de
nous voir nous installer et attendre bêtement sans ticket !
Bref, vous l'avez
compris, me voici sous le charme de la capitale nipponne. On y a été
admirablement accueillis et nous l'avons quittée à regret pour
nous lancer à la découverte de la prochaine ville, Kyoto.
Mais comme je n'aime pas
écrire des posts trop long (et celui-ci est de taille respectable)
je m'arrête ici pour le moment.
Au menu du prochain
post : Kyoto, Hiroshima et Miyajima.
Super, ça fait plaisir de lire à nouveau tes péripéties. Gros bisous !
RépondreSupprimerAurélie (guide de poche bordelais !)
Que du plaisir encore à la lecture de ce post de taille respectable…
RépondreSupprimerPersonnellement je les trouve toujours trop courts… parce que plus ils sont longs et plus je suis avec vous et je rêve.
Si tu vas en Mongolie, je te recommanderai des endroits mais… tu feras peut être comme à Cracovie… chipie !
Ceci dit je suis prête pour Hiroshima…
Bises
LN pompote de carotte