jeudi 1 novembre 2012

La Russie (première partie)

Capitale : Moscou
Monnaie : rouble
Taux de change : 1 euro = 40.05 roubles
Fuseau horaire : de UTC +04:00 à +11:00
Décalage horaire avec la France : entre 2h et 9h d'avance sur la France

Pour la Russie, j'ai décidé de faire 2 posts. Celui-ci concerne les villes visitées et les hôtes rencontrés. Le prochain sera une description plus approfondie du train, du Transsibérien et de mes impressions sur les russes et la Russie en générale.

Le premier septembre 2012, j'embarque à bord d'un train finlandais à destination de Saint-Pétersbourg. Je remplis quelques formalités administratives, on me tamponne mon visa et me voilà en Russie !
Je porte avec moi le chagrin du départ de João, ce qui, je dois l'avouer, ternit mes premières impressions de Russie.

Saint-Pétersbourg m'accueille avec un temps pluvieux et Nastasia, mon hôte qui ne parle que très mal l'anglais. Heureusement, elle reçoit aussi une néo-zélandaise avec qui je passe mes journées à visiter la ville et papoter sur nos voyages. Ça me change les idées même si je n'arrête pas de parler de mon portugais.
Bref Saint-Pétersbourg est jolie. J'aime sa cathédrale aux formes étranges qui me fait me rendre compte que je suis en Russie tout comme l'impressionnant palais d'hiver. Mais l'expérience la plus intéressante se trouve à l'endroit où je séjourne pour 3 jours. Mon hôte est prof d'histoire dans un collège et elle vit dans un « appartement communautaire » comme il y en a des tas à Pétersbourg. Il s'agit d'un appartement qui communique avec 2, 3 ou 4 autres et qui a la salle de bain, les toilettes et la cuisine en commun avec ces derniers. Dans mon cas, nous partageons tout ça avec une mamie et son chien qui aboie au moindre bruit et un jeune couple et leur bébé (qui produit les bruits pour faire aboyer le chien). Ça ressemble un peu à une coloc mais en moins sympa.

Je reste à Saint-Pétersbourg 3 jours puis il est temps de me rendre à Moscou. 9 heures de train plus tard, j'arrive chez Alena qui pour le coup parle parfaitement anglais et très bien français ! Elle n'a malheureusement pas beaucoup de temps à m'accorder et je passe donc plus de temps à bavarder avec ses chats qu'avec elle. Les chats sont sympas mais ils ont fait leurs griffes sur le matelas gonflable qu'Alena m'avait préparé ! Aussi c'est fatiguée et déprimée que je vais faire la touriste à Moscou. Premier fait marquant, il est très difficile de trouver une carte dans cette ville. J'ai vraiment galéré et quand j'en ai dégoté une, il s'est avéré qu'elle était de très mauvaise qualité. Mais je trouve tout de même le Kremlin, la place rouge et la cathédrale pour prendre les photos que tout bon touriste se doit de rapporter.
Puis, un soir, je reçois un mail de João. Il a réfléchi. Il veut revenir ! Je n'en reviens pas ! Il parle de me rejoindre le plus vite possible. On se met d'accord sur le Japon. Il ne me reste qu'un mois à voyager seule avant que ma Patate ne retrouve sa place à mes côtés !

Mais quel mois !
Je quitte la capitale et après 26h de train, j'arrive à Iekaterinbourg, la ville qui délimite continents européen et asiatique. Elle est aussi tristement célèbre pour avoir été le lieu de massacre de la dernière famille de tsar. Tout ça, c'est mon hôte Katerina qui me l'explique. On passe toute une journée à parcourir la ville et elle truffe la promenade d'anecdotes historiques ou culturelles. C'est vachement cool.

Cependant Iekaterinbourg reste dans ma mémoire pour une toute autre raison.
Les gens qui me connaissent savent mon aversion pour les religions. Et me voici accueillie par Katerina, récemment baptisée protestante après une vie de débauche. La conversation qui découle de cette situation est très intéressante. Elle me fait part de son parcours et comment elle en est arrivée à laisser entrer Dieu dans sa vie. Apparemment tout va beaucoup mieux depuis. Du coup, comme la foi a tout arrangé pour elle, elle me suggère de faire de même. Mais pas du genre grenouille de bénitier qui recrute. Non, c'était plutôt très gentil, elle voulait juste que je sois aussi heureuse et épanouie qu'elle. J'ai essayé de lui expliquer que je le suis mais sans avoir besoin de croire en une divinité, juste en errant de par le monde. C'était un débat passionnant et animé tout en restant très respectueux et tolérant. J'ai adoré ! Parce que Katerina est tellement à 1000 lieux des gens que je fréquente à l'ordinaire. Vous me direz, pas besoin d'être en Russie pour disserter pendant des heures avec quelqu'un qui a des croyances différentes des siennes. Certes. Mais moi ça me plaît comme ça !

Enfin bref.
Je quitte Iekaterinbourg avec le sentiment de m'y être fait une nouvelle amie malgré une langue, un pays, une culture et une religion différents. Et 27h plus tard me voici arrivée à Novosibirsk. Avec du recul, je me demande ce que je suis allée foutre là-bas. Ce n'est pas très beau, on n'y trouve rien de spécial à part de massives statues (de Lénine bien sûr). Mais une fois encore, j'ai de supers hôtes. Je reste 3 jours chez Natasha et Dennis et leur petit Misha de 1 an et demi. Moi qui ne raffole pas des gosses, je me retrouve bien vite à jouer à cache-cache avec celui-ci. Il est sympa, il me réveille tous les jours à 8h30... Au moins il me prépare à tous ces bébés que mes amies ont pondus ou sont en train de pondre en France (un petit coucou en passant à Maka, Emma, Camille et Cécile et toutes celles qui ne vont pas tarder à l'annoncer).
Dans cette famille, seule la maman parle anglais. Avec le papa, je comprend l'intérêt de la tablette Ipad : il tape en russe ce qu'il veut me dire et ça me traduit en un anglais approximatif ! Avec Misha en revanche, je lui parle en français, il me répond en russe et c'est bien. J'ai, pendant ces quelques jours, l'impression d'être accueillie par de la famille, je m'y sens bien et je parle de tout et n'importe quoi avec ces gens que je ne connais pourtant que très peu. On passe une soirée dans un club de jazz, on se promène au parc avec Misha qui court partout, on mange des sushis et papotons beaucoup.

Après ces quelques jours tranquilles, je reprend le train pour 30h afin d'atteindre Irkoutsk connue pour le lac Baikal à proximité. En soi, la ville est moche. Je le savais. Mais il faut y aller pour parcourir le lac et surtout (absolument!) goûter du poisson de là-bas. C'est le meilleur poisson que j'ai mangé de ma vie ! Il s'agit de poisson fumé qu'on mange avec les doigts en admirant la vue sur le lac depuis une petite colline. Un régal, pour les papilles et les yeux !
Je reste moins de temps que je ne l'aurais voulu dans la région car, déjà, je dois penser à quitter le pays. Le visa Touriste ne permettant de rester que 30 jours, je ne peux guère prendre mon temps pour traverser le plus grand pays du monde.

C'est alors que je prend la route pour le plus long trajet depuis mon départ de France : 68h de train ! J'arrive ainsi à Vladivostok, avec l'impression d'avoir atteint le bout du monde. Je suis alors logée chez Galya qui devient instantanément une complice. Elle m'emmène voir les sites intéressants de la ville et de ses environs. J'ai beaucoup de chance car la semaine précédant mon arrivée la ville a connu un typhon qui a obligé tout le monde à rester chez soi. Pour le coup, il fait un temps magnifique et c'est tant mieux puisque nous allons à « l'île Russe », une île qui a servi de fort protecteur de la ville. On y trouve donc des bunkers et des canons cachés un peu partout sur l'île.
Nous faisons aussi une visite des souterrains de Vladivostok. Galya passe donc 2 heures à me traduire le savoir du guide. C'est super intéressant. La ville avait besoin de beaucoup de protection car, en temps de guerre, si Vladivostok était prise, la Russie perdait tout le côté est du pays !
Un soir, elle me prépare un dîner à base de spécialités russes : gelée de viande, calamar séché, salade d'algue, pain noir et moutarde forte, le tout accompagné de bière (ça n'a pas l'air comme ça, mais tout n'était pas dégueu). Nous finissons le repas par un petit thé où j'en profite pour lui apprendre à jouer à Abalone (incapable de cuisiner, il faut bien que je participe à ma façon!).

Et voilà encore le moment des adieux. J'embarque pour 45heures à bord d'un bateau à destination de Sakaminaito, Japon.


J'essaye de poster le Transsibérien bientôt mais les plus impatients vont devoir être un peu tolérants car en ce moment, j'en prend plein les yeux et j'ai bien du mal à me poser au calme pour écrire...

3 commentaires:

  1. Copine Sophie !

    Un post avec lequel je voyage, retrouve tes mots qui manquent, et me rend compte à quel point tu manques à ma vie aussi.

    La Russie, ses hôtes, ses déboires, et ses conversations animées...:)
    Joao t'a-t-il rejoint déjà?
    Ouvre bien grand tes yeux oui, oui (et celui-là d'ailleurs, prends bien soin de lui).
    Je t'embrasse!
    Mona

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  2. Eh ben sacrés trajets en train!!! Du coup ce mois en Russie a du passer super vite! En tous cas j'espère que les trains étaient confortables parce que bonjour le mal au cul en arrivant...!!!
    Faudra que tu reparles de Saint-Pétersbourg à mes parents, ils en sont revenus déçus!

    Gros bisous!
    Camille (en passant, en bébé qui se réveille a 8h30, c'est super bien!!^^)

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  3. C est une magnifique premiere partie de la russie. Ca me fait plaisir d avoirde tesnouvelles ma belle. Des gros bisous de montpellier ou je passe quelques jours. Jt adore. Marlene

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