La Norvège

Capitale : Oslo

Monnaie : couronne norvégienne

Taux de change : 1 euro= 7,29 couronnes

Nous restons en Laponie, mais ça n'a rien à voir ! À peine la frontière passée, nous quittons les plateaux de la Suéde pour découvrir les reliefs de la Norvège. Prendre les transports pour se rendre d'une ville à l'autre est un plaisir dans ce pays. Et pas seulement pour le confort des véhicules, mais surtout pour la splendeur des paysages !

C'est ainsi que nous atteignons Tromso. Cette ville est qualifiée de « Paris du Nord » par le Lonely Planet, mais nous cherchons toujours la ressemblance ! Nous avions prévu de passer 2 jours dans cette ville mais pour Tromso comme pour la suite, rien ne se passera comme prévu.

Tananaaa (musique stressante)

Après une journée dans ce Paris pourri, nous décidons que notre prochaine destination sera les îles Lofoten. Quand nous partons en quête de renseignements pour savoir comment s'y rendre, on nous indique bien vite un bateau qui mouillera au port à minuit. Branle-bas de combat ! Nous retournons chez notre hôte remballer nos biens et nous voilà pour 23 heures en croisière à bord du Hurtigruten, Le bateau qui parcourt les côtes norvégiennes.

Bien qu'un peu plus coûteux que le bus, nous ne regrettons pas notre choix. Nous longeons un magnifique littoral, passons par des fjords étroits. J'en suis ébahie et reste bien incapable de trouver le mot juste pour définir l'émotion et le ravissement face à ces paysages. Je préfère recommander à mon/mes lecteur(s) un petit voyage en terre scandinave !

Ainsi donc nous arrivons à Stamsund, où nous ne restons qu'une nuit. Juste le temps de planter la tente sur un rocher (difficile de trouver de l'herbe grasse et confortable dans le coin), et nous voilà partis à la pointe des Lofoten. Le voyage en bus est encore une fois des plus spectaculaire. Nous rejoignons le petit village de pécheurs sobrement nommé Å (prononcez O). C'est avec une impression de bout du monde que nous partons prendre en photo les environs. Nous nous couchons enthousiasmés à l'idée de randonner dans ce paysage extraordinaire.

Cependant à 5h du matin, João me réveille avec une nouvelle terrible : il pleut ! La tente ne tient pas le coup, il nous faut déguerpir. Maussades et mal réveillés, nous nous réfugions sous l'abri de bus. Il est 6h quand un couple de français nous rejoint en nous demandant si nous attendons le bus pour prendre le ferry aussi. Nous ignorions tout de ce bus et de ce ferry pour rallier le continent mais ni une ni deux nous voilà à Bodo, toujours sous la pluie et frustrés de n'avoir vu Lofoten que 2 jours !

Et nous voici coincés dans une ville morne et pluvieuse. Pourquoi coincés ? Car pour profiter des prix avantageux du train (2 fois moins cher), il faut réserver au minimum un jour à l'avance. Nous devons donc passer une nuit à Bodo pour épargner nos bourses déjà souffreteuses. L'avantage de n'avoir rien à faire, c'est que nous pouvons préparer la suite du voyage sans un sentiment de culpabilité latent que nous ferions mieux d'explorer la ville !

La nuit que nous passons à Bodo est probablement la pire nuit depuis le début du voyage. Nous plantons la tente à minuit pour être réveillés à 2h par un orage. La lumière permanente de l'été scandinave nous offre le luxe de trouver rapidement un nouvel abri et c'est donc dans la salle d'attente du port que nous trouvons quelques heures de sommeil supplémentaires.

Enfin nous prenons le train pour Trondheim. Soulignons ici que le train de nuit en Norvège vaut carrément le coup : siège confortable, couverture, masque, boules Quies et oreiller à disposition !

Arriver chez une couchsurfer sympa qui nous propose un lit, une douche et de faire une machine est un vrai soulagement ! Après n'avoir cumulé que 8 heures de sommeil en 3 nuits, je m'effondre sur le lit et sombre confortablement dans une sieste réparatrice. Nos hôtes sont vraiment accueillantes et sympa, du coup nous restons deux nuits de plus que prévu même si Trondheim ne mérite pas tout ça. Nous y visiterons cependant le Rockheim, un musée interactif sur la musique rock. Il est super bien fait, on a droit de tout toucher, j'adore !

Mais bientôt nous succombons à l'appel des fjords et nous prenons le train pour Andalsnes. Ce train est super pour les touristes. Il ralentit aux chouettes endroits pour nous laisser le temps d'admirer et de prendre des photos, on nous distribue de petits livrets explicatifs de ce qu'on voit et de la vie dans la région. Bref, nous arrivons à Andalsnes avec le soleil (enfin!). Cette région me rappelle le premier quatrain du Dormeur du Val de Rimbaud (que je recopie ici pour ceux qui ont oublié!) :

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Bon je m'emballe un peu, certes. Mais c'est tellement beau ! Charmés, nous faisons une croisière de quelques heures sur le fjord de Geiranger à Valldal. Et le bus qui nous ramène est aussi un enchantement ! Nous nous arrêtons à Trollstigen, une vallée que sillonne la route entrecoupée par une cascade. Une merveille !

Cependant, nous devons nous rendre à Oslo rapidement, notre avion pour l'Islande ne nous permet pas de nous attarder davantage. Mais c'est vraiment regrettable d'avoir perdu du temps à Bodo alors que nous ne sommes pas rassasiés des fjords.

Nous ne restons qu'un jour dans la capitale. Le temps de voir l'opéra. Son architecture originale nous permet de nous promener sur le toit et j’entraîne João dans une danse improvisée sur un air de Jacques Brel. Nous allons aussi voir la forteresse et ses canons. Mais l'événement le plus incroyable se révèle être la perte de mon appareil photo dans un café. Je me rend compte de mon oubli une demi-heure plus tard et nous nous ruons à la table que nous occupions avec peu d'espoir de le retrouver. Or, les filles qui nous ont succédé nous indiquent qu'elles l'ont déposé au comptoir du bar ! Très honnête ces scandinaves !

C'est au petit matin du 2 août que nous nous envolons pour l'Islande, trop heureux de notre voyage en Norvège. Certes ce n'est pas donné mais qu'est-ce que c'est beau !